Organiser sa vie pour un traitement de procréation médicalement assistée en Espagne: Les 5 questions les plus fréquentes en consultation
Prendre la décision de se tourner vers l’étranger pour un traitement de procréation médicalement assistée (PMA) n’est jamais simple. Les raisons peuvent être variées : peut-être la raison c’est les facilités offertes par des pays comme l’Espagne, ou peut-être parce qu’on a déjà parcouru un long chemin difficile et infructueux en PMA dans nôtre pays d’origine. Quelle que soit la raison, les personnes confrontées à cette situation doivent faire face à la difficulté de base du traitement de fertilité mais, en plus, elles sont confrontées aux inquiétudes dérivées de devoir voyager dans un pays peu ou pas connu, à une barrière linguistique et à être capable de concilier tout cela avec leur vie personnelle et professionnelle.
L’essentiel est de se sentir en confiance avec l’équipe qui s’occupera de nous. Cependant, comprendre un peu mieux comment organiser le quotidien réduit considérablement le stress, et c’est quelque chose que j’essaie toujours d’expliquer lors des premières rencontres avec mes patients. Même si cela semble impossible, ce ne l’est pas ! Dans cet article, vous trouverez les réponses aux questions qui me sont le plus fréquemment posées à ce sujet en consultation.

Combien de déplacements devrai-je faire ?
Tout d’abord, mon conseil est généralement de minimiser autant que possible les déplacements. Chaque déplacement représente une source de stress et de coût, ainsi qu’ une interruption de notre quotidien. De nos jours, de nombreuses choses peuvent être faites à distance, il faut donc en profiter.
L’idéal serait de pouvoir effectuer tous les tests et les premières consultations avec le médecin depuis notre lieu de résidence et de se déplacer uniquement pour le traitement. Aujourd’hui, les cliniques proposent des premières consultations par visioconférence et elles fournissent des listes des tests nécessaires afin que les patients puissent les effectuer près de chez eux, sans avoir besoin de se déplacer.
Seulement s’il n’y a pas d’accès à ces tests diagnostiques ou s’ils sont très coûteux dans le pays d’origine, il sera nécessaire de faire un déplacement initial pour une première consultation et une série d’examens.
Le nombre de déplacements, ainsi que leur durée, dépendra du traitement prescrit et de la sensibilité de l'équipe qui s'occupe de vous
Le nombre de déplacements, ainsi que leur durée, dépendra du traitement prescrit et de la sensibilité de l’équipe qui s’occupe de vous. Souvent, les médecins ont tendance à traiter tous les patients de la même manière (même si beaucoup d’entre nous s’efforcent d’éviter cela !) et on oublie qu’il n’est pas possible de concevoir une stratégie de traitement de la même manière pour un patient international (qui vit à des centaines ou des milliers de kilomètres) que pour un patient local (qui se déplace à la clinique en 10-20 minutes). Un même traitement peut très bien se réaliser en un ou deux déplacements, mais aussi en quatre ou cinq si l’équipe médicale ne fait pas attention. Mais ne vous inquiétez pas, il est tout à fait possible de faire le traitement avec un ou deux déplacements courts! Surtout s’il est organisé avec soin et que vous pouvez vous déplacer aisément (il y a des vols disponibles, des voitures, des trains, etc.).
Dans le cas où vous venez d’un pays lointain, avec peu de vols ou avec la nécessité d’un visa pour entrer et sortir, je vous conseille de venir une seule fois mais pour une plus longue durée afin d’avoir le temps de suivre le traitement en toute tranquillité.
Combien de voyages sont nécessaires pour un traitement de PMA en Espagne ?
Combien de temps devrai-je rester là-bas ?
Dans le cas où vous venez d’un pays proche et bien connecté, les déplacements dureront entre 2 et 7 jours.
Les traitements de procréation médicalement assistée ont une durée de minimum 2 semaines, mais peuvent aller jusqu’à 6-8 semaines. Comme vous pouvez imaginer, il n’est pas nécessaire de passer toute la durée du traitement en Espagne, sauf exceptions. Si vous ne venez pas de très loin et que le déplacement peut se faire facilement, vous pouvez organiser la majeure partie du traitement dans votre lieu d’origine et venir uniquement pour les gestes médicaux: le jour de l’insémination, le jour de la ponction ovarienne ou le jour du transfert d’embryons.
Dans ces cas-là, il faut compter environ 48 heures. En règle générale, nous conseillons de venir la veille et de repartir le lendemain, c’est-à-dire de passer deux nuits en Espagne.
Pour le départ, je recommande toujours d’éviter les déplacements très justes. Par exemple, prendre le vol le même matin de l’insémination artificielle est une très mauvaise idée! On ne peut pas contrôler les retards des moyens de transport, les annulations, les grèves…
Pour le retour, il est toujours préférable de partir le lendemain, afin que vous puissiez vous reposer tranquillement. Dans les cas rares où il y a des complications ou si vous ne vous sentez pas bien, c’est bien de pouvoir contacter l’équipe médicale pour obtenir de l’aide ou même d’aller à la clinique et voir vôtre médecin.
Consultez la durée du déplacement spécifique à chaque traitement dans cet article (lien vers Combien de déplacements et de quelle durée aurai-je besoin ? La réponse en fonction de chaque traitement).
Comment effectuer le suivi de mon traitement ?
Une autre question très fréquente est de savoir comment se déroulera le suivi à distance. Pour tout traitement de PMA, un traitement hormonal préalable d’entre 10-15 jours est souvent nécessaire, période pendant laquelle des échographies et éventuellement des prises de sang seront nécessaires.
Les cliniques seront toujours prêtes à effectuer elles-mêmes le suivi, car elles disposent déjà des structures nécessaires pour le faire pour les patients nationaux, donc si vous souhaitez passer tout ce temps en Espagne, vous pouvez le faire sans problème. Cependant, il est également possible de faire tout ce suivi,ou même une partie, dans le pays d’origine.
Pour cela, il est idéal d’avoir un médecin qui soit au courant de votre cas et qui puisse vous accompagner au moins partiellement tout au long du parcours. S’il s’agit d’un médecin habitué à la PMA, encore mieux. Il ou elle sera la personne qui vous fournira des ordonnances de médicaments, et qui va prescrire les examens nécessaires.
Cependant, il est également possible de faire tout ce suivi,ou même une partie, dans le pays d'origine.
Deuxièmement, vous aurez également besoin d’une personne pour effectuer les échographies de suivi. Si c’est la même personne, tant mieux! Cependant, il est généralement difficile de trouver un médecin ayant une disponibilité suffisante pour effectuer tout le suivi. Si cela est difficile dans votre région, ne paniquez pas. Les échographies peuvent être réalisées dans des centres d’imagerie et de radiologie ou par d’autres échographistes spécialisés tels que des sages-femmes ou des médecins généralistes. En fin de compte, les échographies seront interprétées par l’équipe médicale en Espagne. Un seul conseil : essayez d’éviter de les faire à chaque fois dans un endroit différent (si possible!) , car il peut y avoir de nombreuses différences de critère d’un échographiste à l’autre, et cela peut compliquer l’interprétation des résultats. De même pour les analyses : essayez d’aller toujours au même laboratoire pour éviter de grandes différences.
Puis-je y aller seul/e ?
En règle générale, il est toujours préférable d’être accompagné. Dans la mesure du possible, bien sûr. Un traitement de PMA à l’étranger est une source d’inquiétude, il y a de l’incertitude et des expériences nouvelles, il est donc toujours préférable de voyager avec quelqu’un. D’un point de vue psychologique, cela vous aidera à vous sentir réconforté et à pouvoir vous détendre et rire de ne pas bien comprendre le serveur du restaurant par exemple, ce qui fait toujours du bien. Bien sûr, il doit s’agir d’une personne de confiance sur laquelle vous pouvez compter et qui peut prendre soin de vous sur le plan psychologique et physique si nécessaire. Si c’est compliqué, essayez au moins de venir accompagné la première fois.
En cas de ponction, l’accompagnement est particulièrement important, car il y a une anesthésie et une intervention chirurgicale, et le risque de se sentir mal est plus élevé. En cas d’insémination, de transfert ou pour laisser un échantillon de sperme, c’est moins risqué de venir seul/e.
Dans tous les cas, l’équipe qui s’occupe de vous doit être disponible au moins 12 heures par jour (vérifiez-le) et doit être capable de vous aider si vous rencontrez des problèmes pendant votre séjour ou si vous ne vous sentez pas bien. N’hésitez pas à compter sur eux si nécessaire.
Pourrai-je continuer ma vie professionnelle ?
Oui, et c’est même conseillé. Le travail aide généralement à tenir l’esprit occupé et à réduire l’angoisse liée aux incertitudes du traitement.
De plus, si vous faites le suivi depuis notre ville, nous pouvons organiser les rendez-vous de suivi en début ou en fin de journée (de préférence tôt le matin si possible).
Cependant, il peut être nécessaire de prévenir votre employeur que nous suivons un traitement médical afin qu’il soit plus tolérant avec les absences ou les déplacements de dernière minute, qui peuvent parfois être nécessaires.

Dre Ana Fernandez- Sanguino
Docteure en médecine spécialisée en gynécologie et médecine de la reproduction.

Dre Ana Fernandez- Sanguino
Docteure en médecine spécialisée en gynécologie et médecine de la reproduction.